top of page

Vers un collectif d’intelligence du coeur

Mes tentatives d’écriture ont commencé auprès d’un homme d’esprit brillant et au cœur tendre qui sous un air réservé, voire distant, et parfois moqueur, portait une attention constante et bienveillante envers ses ceux qui venaient à lui.

Un jour que je m’apprêtais à noter ses paroles, il suggéra : « écrivez un livre, les archives ne servent à rien ! » Je lui ai donc obéi. Et de cette obéissance appliquée naquit en moi une sorte d’expérience-découverte propre à calmer mon activisme naturel mais qui eut surtout la vertu d’élever mon niveau de réflexion : « L’obéissance est pour notre bien ; nous ne lui obéissons pas pour lui, (le guide) nous lui obéissons pour nous. » disait-il. Tel était Parthasarathi Rajagopalachari, chef d’entreprise indien ayant acquis la maîtrise du Sahaj Marg ou Voie Naturelle de Raja yoga et qui avait reçu pour mission de l’enseigner et de la transmettre au plus grand nombre.

Jusque là, les trois chemins traditionnels du yoga indien, Karma, Jnana et Bhakti yogas allaient chacun de leur côté. Au Sahaj Marg, ces trois yogas, celui de l’action, de la connaissance et celui de l’amour, se fondent désormais en une seule voie harmonieuse et efficace.

Sa pratique aide au raffinement de l’ego et régule le mental, tous deux donnant naissance à un intellect équilibré, lui-même vecteur dans un premier temps, d’une ouverture d’esprit nécessaire sur le chemin de l’amour. Suivant l’exemple d’amis qui incarnaient haut les valeurs familiales et spirituelles depuis des années, je m’engageai dans la voie, sans imaginer les séismes silencieux qui s’en suivraient.

Sitôt leur arrivée en Europe, les traductions des textes philosophiques indiens d’essence spirituelle avaient suscité l’enthousiasme des romantiques du 19ème siècle, pour retomber tout aussi vite dans l’oubli au siècle suivant.

Pourquoi cet oubli ?

Une recherche sérieuse et expérimentale aurait pu révéler, avec un peu de bon sens et de courage, sa nature parfaitement scientifique.

La colonisation de l’Inde tout au long des siècles et ce jusqu’au milieu du XXème siècle, a durablement empêché les indiens d’explorer à large échelle leur propre champ yoguique et de pouvoir apporter leur contribution au monde dans le domaine spirituel.

Aujourd’hui, faisant table rase du passé, les Indiens se sont décidé à se réapproprier leur propre histoire, celle de son service à l’évolution de l’humanité.

Sous l’action conjointe de Kamlesh Desaibhai Patel, d’érudits, tel le professeur de sanscrit K.S Balasubramanian de Chennai, et de nombreux bénévoles enthousiastes, le mouvement spirituel Heartfulness , comme son nom l’indique, impulse actuellement la pleine conscience du cœur nécessaire au changement à l’échelle du monde.

Tête de pont du système Sahaj Marg, Heartfulness ou Méditation du Cœur, promeut son accès dans les écoles, les universités, les entreprises, les associations, et même les organismes gouvernementaux de certains états indiens, et fait le pari de gagner tous les cœurs pour en faire un collectif d’intelligence par le cœur.

A l’heure où l’action collective est des plus urgente, nous sommes tous invités à participer à ce grand banquet, comme le firent jadis ensemble les rishis et les humbles quand ils attendaient le retour d’exil de Rama. La symbolique est toujours là : retrouver son foyer originel. Et même si cette fois les promoteurs de ce mouvement sont différents et ses participants de toutes les parties du monde, les histoires sont là pour nous rappeler les victoires et aussi la permanence de ceux qui nous veulent du bien.


bottom of page